BRODEUSE VOYAGEUSE 

FOCUS / Autour de la Série Immersion dans les vallées de l’Atlas de Brodeuse Voyageuse. 

Sous le nom de Brodeuse Voyageuse, se cachent Camille Bertrand une artiste textile, son assistante Kaoutar Oummemsour et les tisserandes de la Coopérative Nisae El Khire. 

Depuis 2023, Camille et Kaoutar développent une série de tableaux brodés entre abstraction et figuration. Ces broderies, inspirées des paysages marocains, pays dans lequel Camille vit et travaille depuis cinq ans, relèvent d’une prouesse technique et d’une grande finesse. Invisibles sur l’envers, grâce à la technique de la broderie Rozlaby qui consistent à broder entre les trames du tissu, elles sont une invitation poétique au voyage. Camille dessine des points lumineux qui scintillent dans la nuit et crée des contrastes visuels et tactiles entre soie et laine, laissant ainsi apparaitre les courbes des dunes du désert. Grâce aux teintures naturelles, élaborées dans son atelier de Marrakech, elle révèle des nuances subtiles au sein d’une seule et même couleur. Parfois des « accidents visuels » amènent un décalage inattendu et créent des formes nouvelles et résolument contemporaines.

On devine sur l’une des broderies, l’Oued. Un cours d’eau du Sahara qui prend son envol lors de la saison sèche et qui, suite aux désordres climatiques, ne se recrée plus que rarement l’hiver suivant. Camille nous présente ici un univers textile unique, conteur d’histoires, au carrefour des cultures. Ces oeuvres à quatre mains révèlent la beauté et poésie de ses paysages tout en alertant sur les changements climatiques qui touchent aujourd’hui le territoire marocain.

Camille découvre le Maroc et la richesse de son artisanat textile en 2018. Elle voyage de la région d’Aït Bougmez à la vallée du Drâa en passant par la région du Siroua où elle appréhende les techniques et spécificités du tissage et de la broderie. Intransigeante sur l’impact que l’on peut avoir sur l’artisan et son environnement, elle fabrique ses propres couleurs grâce aux techniques de teinture naturelle et sa matière première est locale, faite main ou recyclée. Pour créer les support sur lesquels elle brode, elle collabore avec la coopérative Nisae El Khire, un groupe de tisserandes de la région de M’zouda qui tisse sur métier vertical. Elle crée ainsi de nouvelles sources de revenus pour les femmes, les rémunérant à leur juste valeur, favorisant l’économie du village et valorisant les savoir-faire des brodeuses et tisserandes avec qui elle coopère. 

Grâce à l’obtention d’une bourse dédiée aux artistes ayant une démarche sociale et écologique, Brodeuse Voyageuse a pu intégré cette année le Cercle de l’Art. Une initiative portée par Margaux Derhy qui permet de rencontrer et d’échanger avec d’autres artistes femmes qui partagent les mêmes problématiques. Ce programme de mentorat pour les artistes plasticiennes émergentes francophones permet surtout d’assurer un revenu stable à l’artiste en développant son cercle de collectionneur et en proposant des œuvres à l’achat sur 12 mensualités, garantissant ainsi à l’artiste un revenu mensuel.

Brodeuse Voyageuse présentera 12 pièces conteuses d’histoires à la frontière entre l’art et l’artisanat disponibles à la vente entre le 30 mars et le 30 avril. Les ventes lui permettront de continuer à créer sereinement et à offrir des revenus plus durables aux brodeuses et tisserandes avec qui elle collabore au Maroc. 

Les œuvres de cette série seront dévoilées à travers le portfolio de l’artiste envoyé dès le 30 mars aux collectionneurs.ses intéressé.e.s 
Si vous êtes intéressé.e. pour recevoir son portofolio, vous pouvez envoyer un mail à camille.desancy25@gmail.com 

Certaines œuvres seront visibles sur rendez-vous chez
Maison Sœurs, 13ter rue Garibaldi, Saint-Ouen, tout au long du mois d’avril
https://maisonsoeurs.fr/evenement-marche-creatrices/
ainsi que dans l’atelier de l’artiste à Marrakech. 
https://brodeuse-voyageuse.com