FABIEN GIRAUD ET RAPHAËL SIBONI, INFANTIA (1894-7231)

FABIEN GIRAUD ET RAPHAËL SIBONI, INFANTIA (1894-7231)

Vue de l’exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni à l’Institut d’art contemporain jusqu’au 3 mai 2020.
© Blaise Adilon

EN DIRECT / Exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni
du 21 février au 3 mai 2020, IAC, Villeurbanne/Rhône-Alpes

Une exposition réalisée en collaboration avec Okayama Art Summit 2019 et le Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain

Fabien Giraud et Raphaël Siboni créent une oeuvre protéiforme dont les films, performances et sculptures présentent des hypothèses alternatives à notre passé et à notre futur comme autant de possibilités de nous transformer au présent.

Après The Unmanned, série de 8 films qui retrace à rebours une histoire de l’informatique, les artistes travaillent depuis 2018 sur un deuxième cycle, intitulé The Everted Capital.
Ce nouveau projet, conçu comme une spéculation performative sur le futur de la valeur, tente de produire, à travers chacun de ses épisodes et les protocoles qu’ils déploient, une fiction alternative à celle du capital.

Infantia est l’exposition d’une naissance. Avant d’être un musée, l’IAC était une école. L’école est devenue un enfant.

Dans le corps de l’enfant, il y a : un coucher de soleil à midi, des communistes immortels qui dorment sous une pluie de sel, la mort comme atavisme, des rois Lydiens et de l’argent.
Il y a aussi : une prise d’otage de 3 000 ans, une terre qui se démantèle, une nuit sans étoile, un arbre arraché, Richard Nixon, et du vide.

À l’intérieur du musée-enfant, chaque chose, chaque objet, est la trace d’un échange, le reste d’une fiction de valeur. Le musée-enfant contient tous les échanges mais n’est réductible à aucun, car si tout s’échange, lui n’est échangeable contre rien. Mais si, plus tard, l’enfant grandit, son enfance ne sera pas un « avant », cet âge que nous, les grands, aurions perdu : non pas l’inévaluable valeur de l’enfance, celle d’avant l’échange et les comptes, mais une enfance de la valeur elle-même.

À l’IAC, Infantia (1894-7231) rassemble pour la première fois le prologue de The Everted Capital ainsi que ses deux premiers épisodes. Chacun de ces films, d’une durée approximative de 24h, montre des corps mis à l’épreuve d’une fiction répétée et de sa progressive mutation sous l’effet de la durée et de l’inévitable fatigue de ses protagonistes.
Pour l’exposition, les protocoles à l’oeuvre dans les films sont restitués dans l’espace.
Les objets qui en sont issus, comme autant de déchets de fictions, constituent le corps de l’enfant. Un corps articulé, en mouvement, que le visiteur traverse, à son tour mis à l’épreuve de la fiction et de l’hypothèse d’un autre monde qu’elle porte.

Vue de l'exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni à l'Institut d'art contemporain jusqu'au 3 mai 2020.
Vue de l’exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni à l’Institut d’art contemporain jusqu’au 3 mai 2020.
Vue de l'exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni à l'Institut d'art contemporain jusqu'au 3 mai 2020. © Thomas Lannes
Vue de l’exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni à l’Institut d’art contemporain jusqu’au 3 mai 2020. © Thomas Lannes
Vue de l'exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni à l'Institut d'art contemporain jusqu'au 3 mai 2020. © Thomas Lannes
Vue de l’exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni à l’Institut d’art contemporain jusqu’au 3 mai 2020. © Thomas Lannes
Vue de l'exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni à l'Institut d'art contemporain jusqu'au 3 mai 2020. © Blaise Adilon
Vue de l’exposition INFANTIA (1894-7231) de Fabien Giraud et Raphaël Siboni à l’Institut d’art contemporain jusqu’au 3 mai 2020. © Blaise Adilon
Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Form of Not (Face value), Saison 3, 2018 - 2020 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni
Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Form of Not (Face value), Saison 3, 2018 – 2020 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni
Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Everted Capital (1971- 4936), Season 2, Episode 2, 2019 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni
Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Everted Capital (1971- 4936), Season 2, Episode 2, 2019 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni
Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Everted Capital (1971- 4936), Season 2, Episode 2, 2019 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni
Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Everted Capital (1971- 4936), Season 2, Episode 2, 2019 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni
Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Everted Capital - The Axiom, Season 2, Prologue, 2018 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni
Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Everted Capital – The Axiom, Season 2, Prologue, 2018 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni

The Everted Capital – The Axiom,
Saison 2, Prologue, 2018
Vidéo HD ; caméra thermique

The Axiom est le prologue de The Everted Capital. Il montre l’abstraction d’un paysage entièrement composé d’éléments ayant servi de monnaie à travers l’histoire humaine. Son sol rocheux est composé d’un large éventail de minéraux utilisés dans la fabrication des monnaies pré-métalliques. Sa flore est un assemblage de plantes hétérogènes dont les fruits ou les fibres ont été transformés en devises dans le monde entier. Sa faune est une improbable juxtaposition de petites espèces vivantes dont la coquille, les dents, les fourrures ou les plumes ont servi d’argent.

Dans un futur où le soleil s’est éteint, le film a été tourné dans l’obscurité totale, montrant la chaleur interne de tous les éléments qui composent son paysage discontinu et les échanges de température entre eux. 

Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Everted Capital (1894-7231), Season 2, Episode 1, 2018 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni
Fabien Giraud & Raphaël Siboni, The Everted Capital (1894-7231), Season 2, Episode 1, 2018 © Fabien Giraud & Raphaël Siboni

The Everted Capital (1894-7231),
Saison 2, Épisode 1, 2018
Vidéo HD d’une performance de 24h

En 7231, la Terre a été démantelée depuis longtemps, la mémoire de ce qu’elle fut a été oubliée.
Un groupe de communistes immortels vit maintenant sur une sphère de Dyson – superstructure construite autour du soleil et capable d’absorber l’intégralité de son énergie.
Ils font face à la réémergence de la mort et de la transaction monétaire comme atavismes de notre propre monde dans cet autre monde.
24 humains répètent 24 fois la même heure. Chaque heure, un humain meurt.
La communauté réduite s’adapte et se transforme. À la fin de la 24e heure, un seul reste : un nouveau-né immortel pour l’éternité dans les espaces vides du musée.

Les extraits de films des artistes sont disponibles sur leur site : www.theunmanned.com