YOON JI-EUN LAURÉATE DU PRIX DDESSIN {19}

YOON JI-EUN LAURÉATE DU PRIX DDESSIN {19}

YOON JI-EUN, Sans titre, 2018.
Crayon, aquarelle et encre sur papier, 55 x 55 cm.
Courtesy of the artist and Galerie Maria Lund.

 Jeune artiste coréenne vivant à Paris depuis 2007, Yoon Ji-Eun y est représentée par la Galerie Maria Lund. Après une licence d’arts plastiques (section gravure) à l’université de Séoul, Yoon Ji-Eun complète sa formation à l’ENSbA (Paris) auprès de Jean-Michel Alberola. La dessinatrice expose régulièrement en France et à l’international.

 “Simultanéités de temps, de cadre et d’action trouvent leur expression dans l’oeuvre de Yoon Ji-Eun. L’artiste cherche à transposer visuellement la densité d’une réalité élargie.

 Dernièrement la sculpture grecque antique – amazones, néréides, lions, chevaux (Halicarnasse, Xanthos, Epidaure ) – ont investi les oeuvres de Yoon Ji-Eun qui décrit comment elle a été frappée par leur vivacité par-delà les siècles et malgré leur forme altérée. un temps dynamique s’y matérialise.

 En intégrant un dessin minutieux de ces sculptures avec leur drapés, transparences, muscles et membres en tension l’artiste établit non seulement un dialogue avec un temps passé, ses mythologies et son humanité, mais elle les actualise en les intégrant dans le temps de ses oeuvres. Les drapés communiquent avec les plis de la roche, les sculptures respirent sous la surface et les portiques ouverts ici présents sont placés dans l’instant du regard tout en ouvrant vers les strates d’autres temps, d’autres registres.

Quand Yoon Ji-Eun fait le choix du bois comme support pour nombre de ses dessins ce n’estpas anodin. Les cercles des cernes de croissance sont la matérialisation de l’écoulement du temps. Des formes fluides et l’entrevision du bois laissé apparent expriment un temps organique alors que des matières cadrées et entrecoupées par des éléments géométriques – fragments d’architectures, plans aux lignes droites – marquent des arrêts dans ce temps. Des arrêts créés par l’Homme.  Et même quand son médium est le papier, elle y crée souvent l’illusion du bois afin d’y apporter sa temporalité et sa texture.

Si certaines oeuvres sont entièrement en noir et blanc, dessinées à la mine de plomb, la plupart présente une palette large où interpellent des couleurs vives rappelant les filtres de couleur qui servent en photo à présenter une vision, une réalité autre. Portant une attention particulière à la matière, à cette dimension tangible de l’existence, les oeuvres de Yoon Ji-Eun sont telles une scénographie du temps et de la vie qui s’y déroule.”

 Maria Lund

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