LEMPEREUR-HAUT, PELLET, GALERIE OSP

LEMPEREUR-HAUT, PELLET, GALERIE OSP

Soucieuse de favoriser le dialogue entre l’art d’aujourd’hui et celui d’hier, la galerie OSP présente l’exposition intitulée « Lempereur- Haut/Pellet », du 21 au 24 mars 2019, accueillie dans les locaux de la galerie Nicolas Rolland, sise 7 rue Visconti à Paris.

Marcel Lempereur-Haut (1898-1986), peintre obsédé de mathématiques et d’ornement, membre de Vouloir, fidèle du Salon des Réalités Nouvelles, fait face à un jeune artiste, Maximilien Pellet (né en 1991), qui développe depuis plusieurs années un travail d’envergure sur l’histoire des représentations. 

Aux têtes modernistes et aux motifs de cœur ou d’étoile indéfiniment répétés du premier répondent les recherches du second sur les formes schématiques ou géométrisées et leurs inépuisables variantes, ainsi que sur les mécanismes de popularisation des avant-gardes et des expressions marginales. Une manière de redécouvrir le travail injustement oublié de Marcel Lempereur-Haut à la lumière d’une certaine création contemporaine – ici incarnée par Pellet, guidé par une extrême sensibilité à l’égard des œuvres fortes mais méconnues – pour qui, à l’heure de l’hyper-consommation visuelle, le temps de la digestion des images signifie beaucoup.

Vue de l’exposition « Lempereur- Haut/Pellet », du 21 au 24 mars 2019,
accueillie dans les locaux de la galerie Nicolas Rolland, sise 7 rue Visconti à Paris.

Bio parcours Marcel Lempereur-Haut

Marcel Lempereur-Haut étudie le dessin à l’Académie royale des Beaux-Arts et à l’École industrielle de Liège. Il se passionne très tôt pour l’abstraction et fonde, en compagnie de deux poètes liégeois, le Groupe moderne d’art et de littérature, avec pour ambition d’élaborer une esthétique nouvelle. Installé à Lille, il rejoint en 1924 Vouloir, créé par Felix Del Marle, et fait la connaissance de Frantisek Kupka, également membre du groupe, qui l’encourage vivement dans la voie de la non- figuration. Il invente alors son style : des compositions basées sur des motifs intemporels comme le cœur, la fleur, la croix ou l’étoile, inlassablement déployés dans une palette réduite et selon des principes mathématiques rigoureux. Son obsession géométrique et décorative donne ainsi naissance à une œuvre singulière et d’une grande cohérence artistique.

Au début des années 1930, le peintre se rapproche des Musicalistes d’Henry Valensi avec lesquels il continuera d’exposer après-guerre, au Salon des Réalités Nouvelles. Il vit désormais à Paris où sa femme, Rachel Lempereur, élue députée (SFIO), a été appelée. Les années 1960-1970 sont celles d’une certaine reconnaissance avec une rétrospective à Lille en 1965, première d’une série d’expositions personnelles couronnée par celle du Musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq en 1985, quelques mois avant sa mort.

Vue de l’exposition « Lempereur- Haut/Pellet », du 21 au 24 mars 2019,
accueillie dans les locaux de la galerie Nicolas Rolland, sise 7 rue Visconti à Paris.

Bio parcours Maximilien Pellet

Maximilien Pellet, diplômé de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, crée des tableaux à l’enduit ou en céramique dans lesquels il revisite des thèmes traditionnels. Il s’approprie les styles du passé, guidé par une intuition des liens subtils entre formes, époque et culture de masse. Sous un vernis ornemental très trompeur, l’artiste joue également avec les effets de matière pris aux métiers du bâtiment, un registre mi-artisanal mi-industriel composé de carreaux de mosaïque, de crépis ou encore de grillage. Ces procédés formels accompagnent une réflexion sur les mythes de l’Histoire et sur les ressorts de leur narration.

Parallèlement, Pellet grave et dessine. Sur papier, le geste de l’artiste est plus libre, moins consciemment construit. Avec la fluidité de l’aquarelle ou de l’encre, il explore un registre de formes sensiblement différent, né d’un autre mythe, celui de l’enfance de l’art, et laisse deviner une méditation sur les bonshommes enfantins, l’historicité de l’art brut ou la prétendue primitivité des arts anciens d’Afrique ou d’Océanie. Le Poctb d’Orléans a accueilli aux mois de janvier et février 2019 la première exposition personnelle de Pellet dans laquelle il rendait hommage à un autre vieux peintre : Roger Toulouse.

Texte Camille Viéville, historienne de l’art et directrice de la Galerie OSP – pour « Œuvres Sur Papier » – spécialisée dans les arts graphiques modernes et contemporains, de 1910 à nos jours : peinture sur papier, dessin, estampe (gravure sur bois ou sur métal, lithographie, linogravure, sérigraphie, etc.) et photographie. https://galerieosp.com

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