(BRÛLER LES ABÎMES) UNE PROPOSITION D’EMMANUEL GUILLAUD, LA PLATEFORME, LABORATOIRE D’ART CONTEMPORAIN, DUNKERQUE

« Le titre (brûler les abîmes) fait référence à ses flammes, mais aussi au terme “bruler une frontière” (au Maroc, ceux qui veulent traverser la Méditerranée se nomment les “bruleurs” ). Mais, in fine, il s’agit surtout de brûler les abîmes, donc la distance entre nous, de considérer des exilés, personnellement, humainement, sans distance, en intimité. » Emmanuel Guillaud
« De loin, on se sait pas s’il s’agit de mer ou de ciel ou encore de flammes. En se rapprochant, on comprend qu’il s’agit de mer, sur laquelle est surimposé un second motif. Des barrières émergent des flots. Ce sont les barrières filmées à Calais et Dunkerque, des kilomètres de barbelés. Mêlées à la mer, ils rappellent que si les exilés meurent dans la Méditerranée, ce n’est en aucune façon parce que la mer est dangereuse, mais à cause de choix politiques. Sur le sol, des miroirs multiplient les effets de la mer, lui donnent une profondeur infinie, dans laquelle se reflètent les ombres des visiteurs. » Emmanuel Guillaud
« Pour moi, le chemin est une façon de rappeler que si les exilés se fracassent sur les frontières, pour ceux qui ont le bon passeport (dont la majorité des visiteurs du centre d’art), la mer s’ouvre, comme pour Moïse. » Emmanuel Guillaud
» Au fur et à mesure du parcours de l’exposition, ma voix s’efface et fait la place à celle d’exilés dont les messages sont disséminés de plusieurs façons. Une logique qui a été poursuivie le lendemain du vernissage puisque ce jour-là, l’exposition a été remplacée par celle d’artistes en exil qui ont présenté vidéos, travaux mêlants textes et photographies, performances, poésies. Une journée de rencontres et débats avec le public – in colloque, où, pour une fois, ce n’étaient pas les Français qui parlaient, mais des exilés. » Emmanuel Guillaud
(brûler les abîmes) a été créé avec Christelle Mally, Albert Clermont, Tomonari Kawano, Anonyme, Daniel Dedou, Baptiste Florin, Josette Vauché, Martine Devries, Claire Millot, Maël Galisson, Marie Le Ray, Elodie Valentin et l’association Fragile les Bulles, Marion Gronier, Alexandra Galitzine-Loumpet et les artistes en exils invités. Ont également participé à l’édition remise à tous les visiteurs : Yousif A. Haliem est né au Soudan. Il est informaticien et auteur. Le récit qu’il a fait de son itinéraire (Soudan du Nord, Libye, Europe) est lisible sur www.refugeetrip.wordpress.com Babi Badalov est né à Lerik, Azerbaïdjan. Artiste, il explore les limites du langage. À travers sa “poésie visuelle”, il aborde des questions géopolitiques très actuelles qui font écho à ses propres expériences. https://babibadalovvisualpoetry.wordpress.com Omer Omran est né en 1989 au Soudan. Il a étudié la philosophie à l’université de Khartoum et poursuit ses recherches sur Spinoza à l’École des hautes études en sciences sociales, Paris. Mahmoud El Hajj est né en 1992 à Alep. Journaliste culturel pour des journaux arabes, il étudie la philosophie à Paris 1. Il a publié un recueil de poésie, “Il abattait le vent”. Nicolas Cabos est né à Toulouse. Graphiste, éditeur et artiste, il enseigne l’édition à l’esä Dunkerque. Il travaille à Lille, Dunkerque et Sallaumines. www.legrandmanege.com et www.nicolascabos.fr LA PLATE-FORME, LABORATOIRE D’ART CONTEMPORAIN www.laplateforme-dunkerque.com LA PLATE-FORME bénéficie du soutien de la Ville de Dunkerque, de la Communauté Urbaine de Dunkerque, du Département du Nord, de la Région Hauts-de-France et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles des Hauts-de-France.
(brûler les abîmes) fait suite à la résidence création vidéo “Drive-In” effectuée par Emmanuel Guillaud
du 15 avril au 15 mai 2017 à La Plate-Forme, laboratoire d’art contemporain, en collaboration avec le Château Coquelle, Centre culturel Dunkerque.
67/69, rue Henri Terquem
59140 Dunkerque


