HAMISH PEARCH, AMYGDALA LOST AND FOUND

HAMISH PEARCH, AMYGDALA LOST AND FOUND

Hamish Pearch, Amygdala lost and found, 2021, exhibition view, Sans titre (2016), Paris

EN DIRECT / Exposition « Amygdala lost and found, » la troisième exposition personnelle d’Hamish Pearch
jusqu’au 27 novembre 2021, Galerie Sans titre (2016) Paris.

Nichées profondément dans les méninges et entourées par des murs et des tunnels de tissu cérébral, deux amygdales, en toute sécurité, couvent dans l’obscurité. Le nom de ces amas de neurones regroupés vient du grec amygdale, qui signifie amande, et révèle ainsi leur forme. Ces deux petites amandes jouent un rôle central dans la vie psychique – elles sont généralement associées au côté le plus sombre de la vie émotionnelle et jouent un rôle important dans la production de l’anxiété, de la tristesse et de l’agressivité. Pourtant, elles sont également enclines à produire du bonheur et un sentiment de récompense. Fantastiques dans leur fonction, elles permettent la construction du désir et aident à prendre des décisions. Elles participent au développement de la mémoire et à l’apprentissage émotionnel et enflent dans les cas de syndrome de stress post-traumatique. On dit que notre orientation politique est également façonnée par nos amandes. Mais surtout, elles permettent de se souvenir de soi-même. Elles veillent à ce que l’on se souvienne que les pensées d’hier étaient réellement les nôtres, que le je est un je, ce qui fait un Moi.

Une chaise ergonomique, un bureau retourné, une pile de papiers et une boîte d’archives sont quelques-unes des représentations qui constituent le paysage indiscipliné de Pearch peuplé de travailleurs pétrifiés, de labeur, de rangement et de corvées. Ce sont les ruines sur lesquelles les choses poussent – de vieux symboles modernistes qui forment l’humus de la croissance non humaine. Les cactus et les champignons poussent obstinément, tandis que les citrons se reposent. Ils forment le lieu où les amandes sont perdues puis retrouvées – où l’on entre et sort de la maîtrise et du contrôle de la vie psychique, où la scénographie de la psychopolitique devient une scène archéologique d’abandon et de décadence qui nourrit une vie renouvelée, mais toujours bancale… Où le Moi devient un autre, né de la boue de la Tamise. Là où des conteneurs vides flottent sur un monochrome bleu océan – le coquillage qui représente le transport maritime et le commerce, vide et perdu en mer, la maitrise de la vie elle-même, partie. Où au beau milieu de cette soupe entropique un pigeon se regarde dans le miroir, et une souris fait le mort. D’où, d’une amande le Moi germe.

– Tom Engels

(traduit par Marion Ferret)

Hamish Pearch, Amygdala lost and found, 2021, exhibition view, Sans titre (2016), Paris
Hamish Pearch, Amygdala lost and found, 2021, exhibition view, Sans titre (2016), Paris
Hamish Pearch, Amygdala lost and found, 2021, exhibition view, Sans titre (2016), Paris
Hamish Pearch, Amygdala lost and found, 2021, exhibition view, Sans titre (2016), Paris
Hamish Pearch, Grow bag, 2021, Jesmonite, epoxy putty, oil paint, 35 x 25 x 20 cm, unique
Hamish Pearch, Grow bag, 2021, Jesmonite, epoxy putty, oil paint, 35 x 25 x 20 cm, unique
Hamish Pearch, Amygdala lost and found, 2021, exhibition view, Sans titre (2016), Paris
Hamish Pearch, Amygdala lost and found, 2021, exhibition view, Sans titre (2016), Paris
Hamish Pearch, Fruits, 2021, resin, fiberglass, Jesmonite, ply, oil paint, graphite, 60 x 60 x 115 cm, unique
Hamish Pearch, Fruits, 2021, resin, fiberglass, Jesmonite, ply, oil paint, graphite, 60 x 60 x 115 cm, unique
Hamish Pearch, Amygdala lost and found, 2021, exhibition view, Sans titre (2016), Paris
Hamish Pearch, Amygdala lost and found, 2021, exhibition view, Sans titre (2016), Paris
Hamish Pearch, Lost House Mouse, 2020, pencil on paper, aluminum frame, 42 x 59.4 cm (unframed), unique
Hamish Pearch, Lost House Mouse, 2020, pencil on paper, aluminum frame, 42 x 59.4 cm (unframed), unique

Hamish Pearch (né en 1993, Royaume-Uni) vit et travaille à Londres. Il a participé au programme Post-Graduate de la Royal Academy London entre 2016 et 2019, après avoir obtenu son Bachelor avec mention au Camberwell College. Son travail a été montré dans le cadre d’expositions personnelles à front (Bruxelles, 2021) ; dans le cadre de Manifesta 13 à Belsunce Projects (Marseille, 2020) ; à Soft Opening (Londres, 2019); à la Royal Academy (Londres, 2019) ; à Kupfer Projects (Londres, 2018) et à Sans titre (2016) (Paris, 2018). L’exposition d’Hamish Pearch à Belsunce Projects a remporté une bourse de Fluxus Art Projects et l’artiste a été finaliste du XL Caitlin Prize en 2016. Il a participé au programme de résidence Launch Pad LaB (La Boissière, 2020). L’artiste a participé à des expositions collectives telles que la 5ème édition de l’exposition dans les jardins de Sculpture Contemporaine Fulmer (Fulmer, 2021) ; ‘La psychologie des serrures’ au CAN – Centre d’Art de Neuchâtel (Neuchâtel, 2020) ; ‘Mushrooms : the art, design and future or funghi’ à Somerset House (Londres, 2020) ; ‘New Relics’ aux Thames-Side Studios (Londres, 2018) ; ‘Premiums’ à la Royal Academy of Arts (Londres, 2018) ; ‘Addams Outtakes’ à Roaming Projects (Londres, 2017 ); ‘Does Your Chewing Gum Lose Its Flavour’ (exposition co-organisée avec William Rees) à J Hammond Projects (Londres, 2018) ou ‘Bloomberg New Contemporaries’ à ICA (Londres, 2015).

https://hamishpearch.com

Tom Engels travaille comme curator, éditeur, écrivain, professeur et dramaturge à l’intersection de la performance et des arts visuels. Il est l’initiateur de front à Bruxelles et est directeur artistique du Grazer Kunstverein depuis octobre 2021. Actuellement, il est curator associé de ‘trust & confusion’ au Tai Kwun Contemporary, Hong Kong.