BENOÎT BILLOTTE. HUMAINE NATURE
Vue de l’exposition Humaine Nature de Benoît Billotte au Kunst(Zeug)Haus Rapperswil, 2024 / Photo Andri Stadler
EN DIRECT / Exposition Humaine nature de Benoît Billotte jusqu’au 05 mai 2024, au Kunst(Zeug)Haus de Rapperswil en Suisse
Par Céline Gaillard, commissaire de l’exposition
Le titre de la première exposition individuelle de Benoît Billotte dans l’espace germanophone renverse l’expression « Nature Humaine » afin de détourner le regard de la perspective humaine pour l’orienter vers la nature. Comment la nature vit-elle avec l’homme ? Comment gère-t-elle nos interventions et comment nous laisse-telle vivre ?
Tel un arpenteur, Benoît Billotte (*1983, Metz) saisit les données spatiales de notre environnement. Il les utilise comme ressources pour ses travaux et en tire des œuvres qui attirent immédiatement l’attention. Billotte utilise des éléments de statistiques, de cartes, de plans, d’architectures et de plantes et se réfère à des pratiques culturelles et à des événements historiques. Il en résulte des œuvres subtiles et poétiques qui examinent des territoires, des paysages aquatiques ou des architectures. L’accent est mis sur l’exploration de la relation entre l’homme et son environnement. L’utilisation respectueuse et durable des matériaux est caractéristique de l’œuvre de Billotte. La plupart du temps, il utilise des matériaux naturels organiques tels que des supports végétaux et des colorants naturels qui se modifient avec le temps.
Telle une chasse au trésor, le parcours de l’exposition est conçu comme un voyage qui nous mène de l’espace souterrain invisible au monde (sub)aquatique, pour finalement atteindre un monde au-dessus de la surface de la terre sur le côté droit de la salle d’exposition. Les œuvres sont basées sur des recherches menées par l’artiste au cours des quatre dernières années, notamment à Buenos Aires, au Mexique et à Genève. Il s’est particulièrement intéressé aux réactions du paysage et de la flore face à l’intervention humaine. Il examine l’environnement naturel et la place que nous y occupons.
A partir de systèmes racinaires de plantes des champs, d’algues du lac Léman et du Rhône, de plantes « voyageuses » et de feuilles servant à la préparation de nourriture, il déploie un univers habité d’œuvres imprimées et d’installations. L’exposition rassemble aussi bien des œuvres nouvelles que des œuvres existantes qui dialoguent avec l’espace muséal atypique du Kunst(Zeug)Haus. Billotte parvient ainsi à convoquer de manière impressionnante des images issues de différents répertoires – l’imaginaire, le populaire et le scientifique.