ELOÏSE CITERNE

ELOÏSE CITERNE

CHRONIQUE D’ATELIER /
PAR ELOÏSE CITERNE

DANS LE CADRE DU COURS « DÉPLACEMENT » DE JEAN-PIERRE CASTEX ET PATRICK MELLET, ANNÉE 2021-2022, ISDAT TOULOUSE

“L’action est la première sensation du peintre” écrivait John Yau à propos de Cy Twombly. Comment ne pas s’identifier à cette phrase, cette sensation de se retrouver face à une toile vierge, le cerveau tourbillonnant de cette sorte d’angoisse avant le premier coup de pinceau et le corps vibrant de l’énergie qui va devoir être déployée pour réaliser cette peinture ?

Car la peinture, pour moi, c’est ça ; et c’est ainsi que je perçois mon travail. Autant de décisions que d’actions, d’inconscient et de conscient. Chaque geste possède sa propre trace et chacune de celles-ci est une expérience autonome ; “Elle n’illustre pas ; elle est la sensation de sa propre réalisation.”
Deux pistes de recherches s’offrent alors à moi : il s’agit d’abord d’explorer le rapport entre mon corps et mon support, d’étudier les actions et le vocabulaire presque dansant que je mets en place. Il s’agit ensuite d’une recherche autour de la documentation qui en résulte, de comment rendre compte d’un fait du passé qui s’est effacé, de lier ces actions éphémères et dépassées à un instant t actuel. De comment composer une peinture comme on le ferait d’une chorégraphie, de “Situer le dessin non plus dans son regard mais dans son geste”.