ANTOINE MEDES, MOISSON FROIDE

EN DIRECT / Exposition Moisson Froide d’Antoine Medes
jusqu’au 28 février 2021, La Centrale, Ruoms

Moisson froide d’une terre gelée, portant sur elle les fruits, qui, sans chaleur humaine, ont pris le goût d’une vilaine apathie. Cucurbitacées s’aigrissent, gisant sur la terre dure sans pourrir, attendant l’attention qu’elles-mêmes ne sont plus capables d’offrir. Leurs cœurs, secs mais gluants, ont perdu progressivement l’habitude saine et salvatrice d’une rétention des sentiments.

Moisson froide de tristesses criées et pourtant inavouables, que l’on sacrifie en cherchant celle qui est responsable. Au trouble classique d’un trop-plein de cuisinier, pour une soupe solitaire pas assez épicée. De toutes les entraves possibles, corde, chaîne ou bien lame, laquelle sera adéquate pour isoler la plus jolie de mes âmes ? Parfois soulèvement des cœurs, parfois punition civile. De monstrueux sentiments Robespierre qui n’ont pas leur place en ville.

Moisson Froide, film d’épouvante jamais sorti en 2020. Qui ne montre pas une bataille entre le mal et le bien. Chacun est regardé, autant que regardeur. Sur le plateau de tournage déserté par les acteurs. Jadis cabane romantique, maintenant criblée de trous. Quatre murs pleins d’espions tenant à peine debout. Du spectacle isolé que plus personne ne souhaite voir coule un liquide visqueux et noir que plus personne ne voudrait boire.

Vue exposition Moisson Froide d'Antoine Medes jusqu'au 28 février 2021, La Centrale, Ruoms — Vue exposition *Moisson Froide* d’Antoine Medes jusqu’au 28 février 2021, La Centrale, Ruoms Photo Nicolas Tourre

ANTOINE MEDES – BIOGRAPHIE
Antoine Medes vit à St-Ouen et travaille à Montreuil. Il porte pour ses céramiques la sympathie qu’un mauvais alchimiste aurait pour ses homoncules ratés. Ses pièces parlent autant d’émotions intenses que des anxiétés et affections provoquées par les relations humaines. Son travail incorpore une multitude de références aux origines diverses et parfois non discernables, relative à son expérience des médias qu’il consomme.
Antoine Medes travaille en solo mais aussi en duo avec Clément Garcia-Le Gouez, ainsi qu’avec Louise Aleksiejew. C’est avec cette dernière qu’il a exposé au Centre d’art des Capucins à Embrun, au CAC de Bretigny ou encore à la Villa Belleville.