S O N A M B U L E, ATELIER LE MIDI

S O N A M B U L E, ATELIER LE MIDI

Vue exposition S O N A M B U L E, Atelier Le Midi Crédit photo : Pierre Klein

EN DIRECT / Exposition S O N A M B U L E, Atelier Le Midi, jusqu’au 21 juin 2021, Montreuil

Dans le cadre du projet curatorial S O N A M B U L E du Collectif 1heure61

Dans cet atelier, endormies avant d’éclore, les œuvres veillent dans l’attente d’être activées. 
Pour qu’une éclosion ait lieu, il suffit d’une rencontre plus ou moins spontanée : un pincement, un contrepoids, l’irruption d’une lumière, un corps qui fend l’air, la caresse d’une main. Tout ce qui y passe génère un doux mouvement et vient imprimer sa marque dans l’espace. Ces traces peuvent être aussi franches que les matières volatiles. 

En parcourant les surfaces, on remarque qu’un dialogue se noue entre les différentes matières qui cohabitent. Chacune d’elle contient à sa manière une contraction qui lui donne forme et sert sa lecture. Du métallique au plus organique, le solide rencontre le souple, la transparence est surmontée d’opaque, le lisse accroche le rugueux, le pesant s’ancre dans la légèreté. 

Et ce ne sont pas seulement les matériaux qui viennent structurer l’espace, mais aussi les virages qu’ils prennent. On voit les lignes se courber, se nouer, se tendre pour mieux rebondir. Et alors même que tout se prête au balancement, un jeu se met en place au sein des œuvres pour résister et maintenir l’équilibre.

En observant les variations et les résistances présentes, les mouvements directs et les ricochets, un champ de réverbérations s’ouvre à nous. Les flux produits par les corps qui peuplent ce lieu interagissent tous entre eux, y compris avec le nôtre. 

Dans ce lieu en suspens, que décelons-nous réellement de toutes ces circulations ? Si les vibrations sont à la fois visibles, audibles, et sensibles, quels fragments parviennent jusqu’à nous ? 

Face à certaines œuvres, l’imagination s’enclenche, par exemple devant un instrument de musique inactif. En observant sa structure, les sonorités qu’il paraît produire prennent forme dans notre esprit, comme un son dormant. Il en est parfois de même pour une chose qui n’est pas censée être bruyante, comme un dessin. En regardant des motifs tracés sur une surface plane, il est possible que des souvenirs sonores s’activent, et inversement, que le souvenir d’un son soit apposé de manière visuelle. 

En reconstituant des sensations à travers l’utilisation d’un autre sens, vue, ouïe, et toucher s’entremêlent. Sans se laisser assourdir par sa vision, l’enjeu auquel le corps fait ici face amène à penser une autre mise en espace. 

Si nous étions capables de sentir les plus infimes vibrations qui traversent un lieu, quel impact cela aurait-il sur notre manière d’habiter l’espace, d’écouter les sons, et de ressentir les formes ?

Avec les œuvres de 

Ekaterina Costa
Léa Dumayet
Brieg Huon
Pierre Klein
Maéva Prigent 

Sur une musique de Jamie xx 
Sleep Sound

Commissariat / Texte
Sarah Amane & Sophie Bernal 
Collectif 1heure61