[EN DIRECT] Anne-Marie Filaire, Zone de sécurité temporaire, MUCEM Marseille
![[EN DIRECT] Anne-Marie Filaire, Zone de sécurité temporaire, MUCEM Marseille](http://pointcontemporain.com/wp-content/uploads/2017/03/anne-marie-filaire-zone-de-securite-temporaire–mucem.jpg)
De l’autre côté de la Méditerranée. Les images manquantes d’Anne-Marie Filaire.
Au mois de mars, le MuCEM de Marseille, annonce un nouveau et intéressant programme sur la Méditerranée et ses enjeux, inauguré par la photographe française Anne-Marie Filaire.
L’exposition Zone de sécurité temporaire, commissionné par Fannie Escaulen, sera ouverte au public jusqu’au 29 mai 2017.
Au Musée des civilisations de L’Europe et de la Méditerranée de Marseille, MUCEM, les salles du bâtiment George Henri Rivière, au Fort Saint-Jean, nous invitent à retracer le long et dense travail qu’Anne-Marie Filaire (Chamalières, 1961) a réalisé en Israël et en Palestine de 1999 à 2007. À ce corpus, d’autres photographies prises après la guerre qui a vu le Liban s’opposer à Israël en 2006 s’ajoutent, ainsi qu’une série de 2014 sur la frontière entre Jordanie et Syrie et des images sur les zones de sécurité temporaire en Érythrée et au Yémen.
Ceux qui ne connaissent pas le parcours d’Anne-Marie Filaire, pourraient penser qu’il s’agit d’une exposition qui narre les atrocités des sociétés contemporaines, comme certains reportages de guerre signés World Press Photo, où « la douleur des autres » est un spectacle en cours. Les mémoires en noir et blanc, accumulées par la photographe dans tous ses voyages d’aller-retour, se situent dans un moment postérieur qui ne coïncide pas avec le chaos médiatique envahissant quotidiennement nos foyers. Comme elle-même affirme : « J’évolue parfois sur le même terrain que les médias – des zones en situation de guerre – mais je ne travaille pas dans le même temps : je m’installe dans la durée alors que les journalistes relaient l’information de façon immédiate. Je n’ai pas d’obligation de restitution. ».
Il n’y a pas de corps violentés, amputées, visages souffrants, au contraire ce qui est plus présent dans ses images est l’absence, le vide, un silence qui laisse percevoir les traces imprimées par l’Histoire dans le paysage, une fois traversé. Un paysage qui ne laisse pas le temps à la contemplation, mais qui est immortalisé dans sa dimension politique : des zones de frontière, frappées par « des guerres identitaires, territoriales et économiques interminables », dont, à l’arrivée d’Anne-Marie Filaire, restent seulement les traces, immobiles et tout le reste disparaît.
Il reste à nous demander :
Quel est le rôle de ces images manquantes, de ces paysages invisibles?
Texte de Roberta Garieri pour Point contemporain © 2017
Visuel de présentation : Anne Marie Filaire. Zone de sécurité temporaire – Mars 2017 – Mucem © Mucem – François Deladerrière



Photo © Anne-Marie Filaire

Vit et travaille à Paris.
Son travail photographique se situe particulièrement dans les zones dites frontières au Moyen Orient, Extrême Orient, au Maghreb ainsi qu’en Europe.
Régions : Israël, Palestine, Cambodge, Vietnam, Yémen, Erythrée, Emirats Arabes Unis, Liban, Egypte, Maroc, Algérie, Jordanie.
www.annemariefilaire.com
Du 03 mars au 29 mai 2017
MUCEM
7 Promenade Robert Laffont(esplanade du J4)
13002 Marseille
+33 (0) 4 84 35 13 13
Tous les jours sauf le mardi, le 1er mai et le 25 décembre.
De 11h à 19h (mai-juin et septembre-octobre), de 10h à 20h (juillet-août), de 11h à 18h (novembre-avril).
Le vendredi jusqu’à 22h (mai-août).