VINCENT DALBERA, JARDIN DE PHOTOGRAPHIES
Vincent Dalbera, Jardin de photographie, vue d’exposition au Tzara
EN DIRECT / Exposition Vincent Dalbera, Jardin de photographies, du 30 novembre au 10 décembre 2023, au Tzara, atelier d’artistes pluridisciplinaires, géré par le Collectif Curry Vavart, 27-31 rue Joseph Python Paris 20e
En imaginant chaque tirage comme une fleur trouvant sa place dans l’écosystème de l’exposition, Vincent Dalbera agence soigneusement son propre jardin de photographies. Comme un peintre chercherait à retranscrire fidèlement la manière dont son regard se pose sur le monde, l’artiste imprime par la photographie argentique son point de vue singulier sur des atmosphères quotidiennement rencontrées.
Source de réconfort et d’inspiration, la nature constitue dans son travail un idéal de résistance, un abri incarné par la forêt et les lois inaccessibles qui font son harmonie. Formé au design graphique, l’œil de l’artiste voit dans les vides et les pleins de la silhouette d’une feuille les prémices de typographies d’un nouveau genre.
Dans une expérience de confrontation directe avec le réel, il documente une forme d’hyper-attention à son environnement en plaçant une intention précise dans chacune de ses explorations. En compilant les expériences et les mouvements vécus, il cherche à déchiffrer des indices tangibles pour en garder une trace durable.
Attentif aux formes discrètes, aux superpositions de textures et aux ombres joueuses, le photographe se place avant tout en spectateur. Il fige l’instant, invitant à s’y projeter et à se l’approprier. Parmi les peupliers argentés des bords de Seine ou dans l’intimité d’une grotte des Cévennes, Vincent Dalbera s’attelle à déceler et capturer des émotions visuelles, pour les livrer en images qui puissent à leur tour être « habitables » (1), vécues et réinventées par d’autres regards.
Moments éphémères rendus immuables, ses séries composent une cartographie unique, dessinant les contours de chemins empruntés. Pavés de ressentis, ils sont scrutés et révélés dans la netteté de chaque tirage. Dans un tel jardin, l’observation minutieuse est ponctuée de respirations nécessaires, qu’elles évoquent le tumulte d’un chantier à La Défense ou le calme stupéfiant d’une forêt de cèdres centenaires.
1- Roland Barthes, La Chambre claire : Note sur la photographie, Paris, Gallimard, 1980, p. 66