GIULIA ESSYAD, A SELENE BLUES

GIULIA ESSYAD, A SELENE BLUES

Giulia Essyad, vue d’exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle

EN DIRECT / Exposition A Selene Blues de Giulia Essyad
jusqu’au 21 février 2021, Fri Art Kunsthalle Fribourg

A Selene Blues est la première exposition personnelle de Giulia Essyad dans une institution. A cette occasion, l’artiste transforme le premier étage de Fri Art en environnement dédié à l’univers d’une saga heroic fantasy dont elle est l’auteure, l’actrice et la directrice.
Dans un musée du cinéma à l’abandon ou à la première d’un film qui n’existe pas, décors publicitaires, produits dérivés et reliques font tomber les barrières entre divertissement, science-fiction écoféministe et critique institutionnelle.

Un univers héroïque fantaisie

Dans un futur lointain où les hommes ont disparu, des personnages de sexe féminin ont créé une intelligence artificielle dont elles dépendent pour se reproduire et qu’elles utilisent pour se divertir, conserver des souvenirs, créer des liens affectifs. Cette technologie, sorte de smartphone du futur, prend la forme d’une poupée bleue enfantine, la Bluebot, qui rappelle autant un jouet régressif qu’un avatar cyber-féministe.

L’exposition

L’exposition se présente comme une enfilade de trois salles confondant le cinéma, le shop et le musée. Ce parcours, un aller-retour, est un voyage réflexif qui adresse nos désirs de consommation culturelle, l’ambiguïté de leur caractère artificiel entre aliénation et utopie.
La première salle reconstitue le hall d’un multiplexe de cinéma dont on ne sait s’il est laissé à l’abandon ou s’il est encore en activité. Les visiteur·euse·s flânent dans un espace qui présente des cartons publicitaires géants sur lesquels sont représentées les héroïnes d’un film à paraître. Les images rejouent les codes visuels de la promotion d’un film fantastique. Dans des mises en scène baroques, elles révèlent les attributs des personnages principaux et des moments clés de l’aventure. Le popcorn, les produits dérivés nous invitent à faire nôtre cet univers en le consommant. Le dispositif commercial du cinéma y apparaît dans une solitude inactuelle, comme dans un rêve.

A la dérobée, derrière un rideau, on découvre une seconde salle dédiée entièrement à la poupée Bluebot. Celle-ci est présentée sous une vitrine dans diverses postures, à divers stades de sa réalisation, plus ou moins articulée. Le fil narratif de la vitrine évoque un automate auquel on donne vie et mime une présentation archéologique. Est-ce une vie artificielle ou celle de sa créatrice, ou est-ce notre regard envoûté par son inquiétante étrangeté ?

Dans la dernière salle, un dispositif muséal vétuste reprend les codes de présentation des salles dédiées à des civilisations disparues, du musée de fan ou d’un hard-rock café. Des vitrines et des cadres monumentaux présentent les artefacts du film : les costumes des personnages, des gadgets fétichisés. Des écrans invitent à lire un journal intime et des lettres du personnage principal de la fiction, Naria. Son témoignage est un point de vue introspectif sur son aventure. Les écrans, la musique rappellent le jeu vidéo et sont arrangés dans une scénographie inclusive qui s’inspire des salles pédagogiques.

A Selene Blues

Le lieu de la contemplation et celui de la consommation se brouillent. Les artéfacts d’un film servent à mettre en scène une exposition. Ces objets et personnages sont présentés dans différents dispositifs culturels. Ils les désignent comme autant de techniques d’agencement du temps linéaire de l’histoire, du présent de l’avenir, qui modulent, en Occident du moins, nos croyances et nos affects.
Le cinéma sert ici toujours de modèle : quand la première d’un film qui n’aura jamais lieu rencontre le musée en ruine d’une fiction qui se déroule dans l’avenir, de quoi sommes-nous les spectateurs·trices ? La force de l’exposition d’Essyad est qu’elle reste finalement très ouverte à l’interprétation.

Le journal de Naria
Fragments du Moonaster

Cette page de journal intime provient des archives du Moonaster. Deux lettres adressées à Ina et quatre pages du journal intime sont les éléments préservés du Journal de Naria.

Giulia Essyad, NARIA'S NOTEBOOK, -A Selene Blues-, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy of Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, NARIA’S NOTEBOOK, -A Selene Blues-, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy of Fri Art Kunsthalle

L’exposition de Giulia Essyad, lauréate New Heads 2020, est organisée en partenariat avec la HEAD – Genève, Haute école d’art et de design.

Fri Art Kunsthalle
Petites-Rames 22
CH-1700 Fribourg
http://www.fri-art.ch/fr

Visite virtuelle commentée de l’exposition A Selene Blues en présence de l’artiste Giulia Essyad
24.02.2021 – 19:00


Fri Art propose un nouveau format de visite en streaming à suivre depuis son écran. Un entretien avec l’artiste et les curateurs se mêle à une exploration commentée de des œuvre de l’exposition. Les participant·es seront invité·es à poser des questions à l’artiste. La visite est aussi l’occasion de recevoir un·e invité surprise pour une intervention dans l’exposition.  

Giulia Essyad, vue d'exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d’exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d'exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d’exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d'exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d’exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d'exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d’exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d'exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d’exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d'exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d’exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d'exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle
Giulia Essyad, vue d’exposition A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, 2020. Photo Guillaume Python. Courtesy Fri Art Kunsthalle