MARC LATHUILLIÈRE, TOUS EN MÈME

MARC LATHUILLIÈRE, TOUS EN MÈME

ENTRETIEN / entre Clare Mary Puyfoulhoux et Marc Lathuillière à propos de l’exposition Tous en mème

Je rencontre Marc Lathuillière par Fanny Lambert. Il est d’abord un ami qui m’apprend à pêcher les crevettes, m’invite à manger du magret, roule à vélo avec moi dans la forêt de Fontainebleau. Qu’il soit artiste reste longtemps à la marge de notre relation. A l’orée de l’année 2021, il expose sa série Musée national (commencée en 2004) au virtuel, Actes I, II, III. C’est l’Institut Français d’Irak qui accueille (financièrement, symboliquement), nous sommes à l’heure de la COVID, après le confinement, dans un autre confinement, après des intervalles incompréhensibles où la vie réelle, le temps d’avant se font les fantômes du présent. A sa demande, je rejoins l’artiste le 1er février au soir, dans l’Acte I, pour une visite guidée. Tous en mème me désarçonne et je réalise qu’il m’avait été impossible jusqu’alors de regarder correctement la série. Nous parlons par écrans interposés, nous redécouvrons étrangers. Quelques heures et de nombreuses lignes fiévreusement échangées par messagerie instantanée, nous décidons de prolonger nos spontanéités en un dialogue. Entretien par ordre chronologique d’apparition :

1er février 2021, Tous en mème

CMP + ML On se dit que c’est fou d’investir la plateforme la plus basique, Artsteps, la plus évidemment FAKE possible, celle qui renvoie le plus à l’univers Second Life, pour héberger Tous en mème

2 février 2021, Facebook

CMP Et « c’est très juste, toute tentative pour lisser ou nier l’élément virtuel, pour le réduire à un moindre mal du réel, ou à un équivalent, serait un échec. Il s’agit d’en jouer, de surjouer. » 

2 février 2021, Facebook

ML Oui « j’ai traité la plateforme comme un véritable contexte à interpréter».

3 février 2021, Gmail

CMP « Ce qui fait qu’on se demande ce que signifie exposer. Là, ce n’est pas un substitut, c’est un autre, comme un avatar, qui donne une licence nouvelle à l’artiste et aux visiteurs, jusque dans leurs traces. Il met en scène son propre artifice, ce que j’aime parce que cela résonne avec les photographies. D’autant que cela met à jour le malaise et la proximité avec les modèles. A ce titre, Léon Mychkine peut tout à fait, parler de l’obscénité de ce visage de femme1. L’homme masqué qui l’accompagne, la composition de la photographie et l’espace d’exposition font d’elle l’élément artificiel. A cause du lieu où nous sommes en la voyant, elle devient totalement fausse. Dans le même temps pourtant, nous reconnaissons la femme en elle, l’individu, l’humain : toute sa potentialité individuelle à penser, parler, agir. Quelque chose se joue à la surface de l’image qui devient seuil : la figure est à la fois beaucoup plus loin, abstraite, tout en étant plus proche, intime, et par là même propice à tous mes commentaires ou avis (qui ont fonction de réappropriation). Et, à l’heure où la photographie est mise à mal, je trouve que l’exposition en mode dématérialisé parle bien de ce qu’on lui reproche : de n’être rien. Pire elle démontre par là même qu’elle est malgré tout, indéniablement, et quelle que soit sa matérialité puisqu’elle arrive à déranger jusque dans un non-espace pareil. C’est ici qu’intervient la question de la métabolisation : quand je visite l’exposition, j’ai l’impression que c’est une extension de ton travail, une manifestation autre de sa forme ; c’est-à-dire que l’exposition ne donne pas simplement à voir, ne délivre pas indifféremment des objets morts sur des murs blancs, dans des intérieurs bourgeois, sur un site internet, elle est une formulation du travail, une translation, ou traduction, dans le meilleur sens du terme. On pourrait presque dire qu’elle ajoute à l’œuvre, mais il faudrait entendre qu’il ne lui manquait rien. » 

Marc Lathuillière, Tous en mème - Acte 1 - Rouge rideau
Marc Lathuillière, Tous en mème – Acte 1 – Rouge rideau

3 février 2021, Gmail

ML « Tu as totalement saisi pourquoi cette exposition, commencée sans trop y croire, est importante pour moi. Il fallait assumer son caractère virtuel, son côté dédale numérique vintage, entre PACMAN et Tron, et le questionner dans le rapport à mes photographies. L’heureuse coïncidence étant que, juste avant, Léon Mychkine, le critique d’art, avait sorti une grande analyse de Musée national dans laquelle, probablement influencé par l’expérience distancielle de la pandémie, il relit mon masque non seulement comme un non-lieu à la Marc Augé, mais aussi comme un « mème » internet.

Au début, à l’invitation de l’Institut Français d’Irak, j’ai pris l’exercice comme un jeu. Un mode dont, mon travail étant devenu plus grave au fil du temps, je m’étais éloigné. Or retrouver le jeu fait bouger les choses. Il y a le plateau qui sert d’atelier de montage en direct, le décor : la coquille de la galerie virtuelle et les œuvres… Expérience excitante, à partir du moment où j’ai réalisé que mises sur cimaises virtuelles, les portraits de la série Musée national prenaient une nouvelle vie, et une étrangeté plus inquiétante : comme des portraits d’ancêtres dans la galerie hantée d’un jeu vidéo. Et il y a eu encore une nouvelle secousse quand ce théâtre s’est activé ; quand par hasard j’ai découvert la possibilité de visites par avatar : corps – mèmes sans âge, sans sexe ni genre, sans visage, transparents et traversables. Ils redoublent le propos de l’exposition, ils en sont le masque en scène – et d’ailleurs je pense à organiser un bal masqué dans l’exposition. En attendant, je fais des portraits d’avatars par capture d’écran : ils viennent doubler le corpus de la série exposée.

Oui, ce sont des êtres numériques, et de ce fait parfaitement adaptés à expérimenter un rapport à l’image également numérique. Photographie qui n’est rien, comme tu dis, et de ce fait partout. Mi chair visiteur, mi poisson digital, leur statut tient autant de nous que des images qu’ils regardent. Est-ce nos futurs regardant leurs origines reconstruites ? Est-ce qu’ils y reconnaissent une famille ou une zoologie, d’humains ou d’avatars ? Ou est-ce qu’ils sont les serfs de notre ubris digital ? Plongés dans un cyberlabyrinthe sans utopie, et d’ailleurs sans issue. Entombés. Est-ce cette vérité qui est enfermée dans ce que j’appelle le Naos, le non montré derrière la porte scellée à la fin de chacun des Actes ? Je n’en suis pas encore sûr. 

C’est en tout cas la raison pour laquelle, augmentée par la lourdeur de leurs déplacements, la sensation contrainte d’apnée subdigitale qu’ils procurent, naviguer en eux est si étrange, voire met mal à l’aise. Lorsque je regarde ton avatar à toi regarder le portrait intitulé Les fers, qui évoque l’esclavage, qui regarde qui ? Ou quoi quoi ? »

Marc Lathuillière, Tous en mème - Acte 2 - Gris Mémoire
Marc Lathuillière, Tous en mème – Acte 2 – Gris Mémoire

4 février 2021, Gmail

CMP « Il y a aussi le jeu de la relation qui est mis en péril dans l’espace muséal-théâtral virtuel : la communication est autre. Soit je surjoue, soit j’ignore et, dans l’espace impossible du tchat, je tape des milliards de caractères bourrés de fautes et qui peinent à dire sur le petit écran, soit j’observe les mots sortir de la tête d’autrui. Et, comme quand je suis sur les réseaux, c’est-à-dire pas du tout comme quand je suis en galerie, derrière l’écran : je ris. C’est très intime comme sensation, ça crée une proximité immédiate avec l’autre virtuel qui est là, dans l’exposition (en l’occurrence l’artiste-ami qui me fait face et me guide), tout en étant autre. Ce n’est pas au Marc Lathuillière avec lequel je pars en vacances que je parle, c’est un autre qui est là. Son intime et le mien, son faux et le mien, nous naviguons entourés de tous ces masques qui me rappellent, mèmes, que je ne suis ni là ni ailleurs. 

Je me demande si le dispositif de l’exposition ne met pas à mal les catégories. Sur ces cimaises qui sont des murs et des parties de mon écran, tes photographies ne sont plus tellement/plus seulement Musée national. J’ai l’impression qu’elles deviennent encore plus miroir, qu’elles sont le seul référent au réel hors de cet aquarium, au bout d’un certain temps de latence je réalise qu’on voit mieux les poses, les peaux, les airs. »

5 février 2021, Gmail

ML « C’est vrai, ce que tu dis, sur l’étrange mode de communication. Je ne sais plus si je t’ai dit mais ma première visite avec avatar, improvisée, était une date qui, par contrainte de confinement, devait rester virtuelle. La présence de nos corps astraux, leur distance ou proximité, étaient étrange, tout autant que les modes de communication, logorhée du guide de la visite (moi), commentaires sortant de sa tête à elle.

J’espère bien que Tous en Mème met à mal les catégories, notamment documentaire / abstraction, ces deux tendances bandwagons dont on ne pense pas assez l’articulation. Or c’est bien celle-ci qu’il faut explorer, et j’espère que cette exposition y participe. A ce stade, la réflexion est d’ailleurs moins celle de l’abstraction que de l’extraction qu’est toute prise de vue. Que reste-t-il du monde quand il est aussi distancié (tu vois la dinguerie de ce processus : on va du portrait masqué à sa consultation par un avatar sans yeux, en passant par la galerie virtuelle qui le met en scène). Il est mis en perspective, celle-ci exagérée dans les couloirs kubrickiens de la galerie virtuelle créée avec Nicolas (Balaine). Mais il reste présent, en tension. Tu mets le doigt sur l’étrangeté spécifique des portraits de Musée national dans Tous en Mème, quand tu remarques – ce que je n’avais pas analysé – que ces portraits, bien qu’en partie fictionnels, restent les seuls référents au réel extérieur, précisément celui auquel nous n’avons plus droit après 18 h en ce moment. De ce fait, peut être que l’exposition propose, comme un palais des glaces, une réflexion sur l’extraction photographique, en co-présence du monde. »

Marc Lathuillière, Tous en mème - Acte 3 - Bleu Ecran
Marc Lathuillière, Tous en mème – Acte 3 – Bleu Ecran

6 février 2021, Gmail – réponses le 9 février 2021

CMP Angoisse de la méthode

1 / Comment te retrouves-tu à être invité par l’Institut Français d’Irak, et est-ce que les conditions sanitaires sont un prétexte pour eux/toi à travailler en dématérialisé, un facilitateur, une aubaine, un pis-aller ? i.e. autrement, aurais-tu été invité à Bagdad entre quatre murs qu’aucun d’entre nous n’aurait vus ? Et pour y faire quoi ? 

ML L’idée d’une exposition virtuelle spécifique à la série Musée national émane de l’Institut Français d’Irak, pour la réouverture fin 2020 de ses espaces de Bagdad. Le pays cumule deux états de pression, celui du conflit, qui contraint la vie culturelle, et la pandémie actuelle. Il se trouve que Jean-Florent Filtz, le conseiller culturel adjoint en charge de l’Institut, suit mon travail et souhaitait de longue date l’exposer. L’actualité du masque en temps de Covid l’a mené à me proposer de le faire sous une forme digitale, puisqu’un déplacement était problématique. C’est frustrant pour moi, qui suis curieux des cultures autres. A défaut d’un vernissage, nous avons tout de même pu, avec la commissaire Emmanuelle Hascoët et le graphiste Nicolas Balaine guider une visite de l’exposition en visio, avec laquelle un public irakien (masqué) pouvait interagir depuis l’auditorium de l’Institut. Une expérience très singulière de coprésence digitale, puisqu’elle unissait autour d’une plateforme en ligne des acteurs artistiques à Montreuil, Bagdad et Brest.

CMP 2/ Pourquoi cette série ? Que représente-t-elle dans ton parcours ?

ML Chronologiquement, c’est ma seconde série, entamée en 2004 et pas forcément close, ce qui en fait un peu disons mon « grand oeuvre ». Elle peut être réactivée à tout moment, comme protocole de prise de vue mais aussi comme archive à réinterpréter : Musée national compte près de 1000 portraits de Français photographiés à travers l’Hexagone. Je leur ai demandé à tous – ouvrier, éleveur de brebis ou directeur de FRAC – de porter un même masque. Il s’agit de portraits contextuels, sociétaux, dans lequel je mets en scène les personnes dans un cadre ou moment les rattachant à un patrimoine, matériel ou non. Le port du masque les fige dans ces décors, en montre la théâtralité, le fabriqué. Cet inventaire en creux – uniquement de la France des lieux mémoire –  a été développé avec une intention précise : dévoiler les dangers d’une propension à tout transformer en patrimoine, à muséifier le pays, ce qui le fige dans une vision essentialiste, et donc excluante, de ses identités. Cela dit le corpus de la série est suffisamment important pour se prêter à différentes lectures et interprétations. D’où des expositions aux formes très variées, dans lesquelles je pense le contexte et l’espace, que ce soit dans une ancienne usine devenue centre d’art, le Creux de l’enfer, dans un dialogue avec l’anthropologue Marc Augé à la Friche La Belle de Mai, ou dans un espace public comme la Gare d’Austerlitz.

CMP 2bis/ Comment cette série ici ? i.e. comment a été pensé l’espace. Qu’est-ce que ça change à la série ? 

ML A priori la muséification de la France et la pandémie de Covid sont deux phénomènes distincts. Mais ce qui les lie, derrière le masque, c’est la question du figé, et de la peur qui en est la cause : cette peur avec laquelle nos gouvernants tentent de nous faire tenir tranquilles depuis quatre décennies de néo-libéralisme. Dans Musée national, le masque révèle cette peur : peur de la mondialisation, peur de l’autre, contre qui on reconstruit une histoire fantasmée : une « Maison France ». Cet effet est renforcé par la théâtralité des mises en scène, avec des perspectives et des symétries parfois obsessionnelles. D’où l’impression que tout ce monde du patrimoine est toc, une « fabrication » tout ce qu’il y a de contemporaine. C’est l’interprétation qu’ont faite la plupart des auteurs qui se sont penchés sur la série, en particulier Michel Houellebecq : les Français jouent tous un rôle pour les touristes étrangers. Et ils le font, a aussi rappelé Marc Augé, sous l’influence de la globalisation, qui redéfinit notre goût pour l’identité « authentique » sans même que nous en soyons conscients. Un autre pôle d’interprétation tend à considérer que le masque n’apparaît pas différent pour chaque rôle : au contraire, et c’est ce qu’écrivait Arnaud Viviant dans un texte dès 2004, il nous transforme tous en clones du capitalisme. Or le clone, déplacé sur le web, c’est un mème.

Le format d’une galerie virtuelle se prêtait parfaitement à une exploration de cette approche. Avec mes deux complices, nous avons voulu jour à fond le jeu de la théâtralité de la galerie, et même du jeu en ligne. Entre les différentes plateformes proposant des outils d’expositions en 3D, nous en avons choisi une dont les expositions, ouvertes à tous, sont de qualité médiocre. Mais c’était la seule qui offrait des outils assez complets de customisation : à partir d’un plateau nu de 1150 m2, entouré de ciel bleu et dominant la mer – on pense à la terrasse d’un palais (ou dédale) minoen – on peut agencer les cimaises, leurs couleurs, textures, avec une grande liberté, ajouter des vidéos ou des voix. L’esthétique des modules ramène au numérique des années 90-2000, où internet tentait de reproduire l’espace réel. Ce qui nous a permis d’en imiter les formes : sensation d’immersion digitale, progression dans un labyrinthe, grands couloirs oppressants, mises en abyme, surprises et hypertextualité. Lorsqu’on clique sur certaines images, une voix se déclenche, celle d’un invité qui commente le portrait. A la modularité de l’espace, il faut ajouter celle du temps : d’ici le 31 mai, l’exposition aura eu trois Actes, trois parcours et accrochages distincts, comme des déclinaisons d’un mème. Je peux décider des conserver certaines œuvres, ou d’ajouter des inédits que je n’ai jamais eu l’occasion de tirer et d’encadrer, ou d’ajouter des voix d’invités en cours de route.

CMP 3/ Je trouve la présence des voix de Marie Barbuscia et de Fanny Lambert très forte, singulière. Elles ne se connaissent pas, n’ont pas eu à échanger sur une position qu’il faudrait tenir par rapport à la photographie, à la critique, à la déambulation en espace virtuel et pourtant elles se répondent ou se complètent et viennent dire quelque chose de tout cela à la fois, comme si l’espace les contaminait, en faisait des spectres. 

ML  Il y a un chœur qui se tisse entre les différentes voix semblant sortir des photographies. Cet effet de répons est particulièrement actif dans Bleu écran, l’Acte III actuellement en ligne, ou plusieurs invités ont adopté des tons de voix étranges : Héloïse Conesa parle avec de l’écho, Pascal Beausse récite du Trust, Raphaël Bessis, psychologue, parle d’une voix inquiète de « l’im-monde » digital, et Fares Chalabi, philosophe de l’image, se fait doubler par un synthétiseur vocal. Par ailleurs, j’ai assemblé toutes les photographies commentées pour les actes précédents dans une sorte d’essaim d’image et de voix au milieu duquel on peut naviguer en VR. 

Ce dernier acte est en fait basé sur les recherches que je mène dans l’atelier virtuel que je me suis inventé sur la plateforme, pour en explorer les possibilités et les failles. Les mécanismes de regroupement et de dispersions qui y sont à l’œuvre – que je mobilise fréquemment dans mes projets – en procèdent. Ainsi, comme pour un tombé de rideau, les principaux acteurs du projet sont convoqués sur scène : par les voix, mais aussi par leurs portraits en avatar exposés en tant qu’œuvres. Mais en même temps les photographies s’éparpillent en tourbillon dans le ciel, s’enfoncent dans le sol, les cimaises. Alors que le ciel du plateau – par défaut un azur invariable, – semble désespérément figé dans un la silice de l’écran. Par là-même, ce dernier acte cite particulièrement les processus qui l’ont généré, mais dans un rassemblement dispersé qui l’ouvre vers d’autres possibles. 

 1 – dans son commentaire d’une photo de l’Acte I – voir illustration où l’avatar dit « on dirait qu’elle porte un masque ».

Exposition Tous en même / Acte III, Bleu écran, Institut Français d’Irak sur Artsteps.com
https://www.artsteps.com/view/60619cd317fe7f829237e8f4

La visite par avatar est possible à plus de deux en étant inscrit sur la plateforme (gratuit).

La série Musée national est également présente au CAC Meymac dans l’exposition Nourrir le corps nourrit l’esprit, jusqu’au 20 juin 2021https://www.cacmeymac.fr/expositions.html

Marc Lathuillière, Tous en mème - Acte 3 - Bleu Ecran
Marc Lathuillière, Tous en mème – Acte 3 – Bleu Ecran