MATHILDE CAYLOU, EXPOSITION FIN DE RÉSIDENCE

MATHILDE CAYLOU, EXPOSITION FIN DE RÉSIDENCE

Mathilde Caylou, Plessage, (détail) 2020, verre filé, photographie numérique rétroéclairée, 260 x 180 x 30 cm

EN DIRECT / Exposition fin de résidence de Mathilde Cayou
du 04 au 29 mars 2020, Site Saint-Sauveur à Rocheservière

par Eric Sébastien Faure-Lagorce

Déambulation vendéenne, « La porosité du territoire » est un pas de plus dans l’œuvre de Mathilde Caylou. L’artiste, qui a fait siens les sujets du sol et du paysage vus par le prisme de la matière et principalement du verre, y poursuit ses questionnements sur les interactions entre les éléments naturels, entre l’homme et son espace environnant. Elle aurait pu employer le pluriel dans le titre de sa proposition tant cette porosité qu’elle évoque prend de multiples formes, convoque de multiples acteurs et intervient en différents lieux. Porosité physique, l’absorption et la résurgence de l’eau a guidé sa résidence. Psychique, la porosité nie ici toute conception qui pourrait faire de la nature un simple élément de décor ou une source productiviste mais souligne plutôt la racine commune au paysan, au paysage et au pays, réaffirme l’impossibilité de dissocier l’homme de son espace et de sa culture. L’usage du singulier corrobore ainsi cette vision globale du territoire.

Mathilde Caylou, Plessage, 2020, verre filé, photographie numérique rétroéclairée, 260 x 180 x 30 cm

Référence à une technique traditionnelle de taille et de tressage des haies vivespour créer une clôture végétale naturelle, l’oeuvre « Plessage » joue de la superposition et de l’observation du bocage vendéen sur les plans horizontaux et verticaux.
Eric Sébastien Faure Lagorce

Mathilde Caylou, Bassin versant, 2020 Verre filé, béton, 135 x 40 x 250 cm
Mathilde Caylou, Bassin versant, 2020
Verre filé, béton, 135 x 40 x 250 cm

Avec « Bassin versant », Mathilde Caylou imagine une installation dans laquelle le verre se fond encore et toujours plus avec la végétation et l’eau, les traces de son passage sur le sol, à la façon dont ils s’entremêlent dans le paysage qu’elle découvre.
Eric-Sébastien Faure-Lagorce

Mathilde Caylou, Tourbière 2020  pâte de verre polie, verre dichroïque, 29 x 14,5 x 18 cm
Mathilde Caylou, Tourbière 2020
pâte de verre polie, verre dichroïque, 29 x 14,5 x 18 cm

« Tourbière » est une oeuvre caractéristique de son protocole de création. Elle enferme néanmoins une approche technique complexe et un matériau nouveau dont l’utilisation a été induite par ce phénomène aperçu à la surface du sol vendéen. Grâce à une prise d’empreinte, réalisée au moyen d’une couche de plâtre déposée à même la terre, elle vient en capturer les aspérités. Puis, elle les transpose en un bloc de verre d’une vingtaine de kilos, fondu selon une technique de moulage du verre : le casting. L’apparence de l’oeuvre évoque autant une coupe géologique que l’imagerie médicale et traduit le souhait de l’artiste de révéler ce que la terre ne laisse voir : les différentes strates du sol et son process de transformation. Son aspect massif vient par ailleurs accentuer la pesanteur de la matière et du temps, son propos sur la formation de la tourbe non pas par le parcours et la trajectoire de l’eau, mais par son inertie. En transparence, derrière ses parois délicatement polies à l’eau et au carborundum, de multiples couches se distinguent et le regard peut ainsi pénétrer dans les profondeurs du sous-sol, découvrir cette matière organique fossile formée par accumulation.
Eric Sébastien Faure-Lagorce

MATHILDE CAYLOU – Biographie

Mathilde Caylou a étudié à Ia HEAR de Strasbourg et a obtenu son DNSEP en 2010 avec les félicitations du jury.

http://www.mathildecaylou.com/fr/

SITE SAINT-SAUVEUR
Place Saint-Sauveur
85620 Rocheservière

https://www.sitesaintsauveur.fr

Mathilde Caylou présente sa démarche artistique inspirée de la découverte des territoires et le processus créatif qui a donné vie à ses créations en verre lors de sa résidence au Site Saint-Sauveur à Rocheservière en janvier 2020.