Maxime Duveau, Réouverture de la fameuse partie de billard cosmique

Maxime Duveau, Réouverture de la fameuse partie de billard cosmique

vue de l’exposition de Maxime Duveau
Réouverture de la fameuse partie de billard cosmique
Espace A VENDRE, Nice, 12 avril 2019 – 8 juin 2019
Photo Sidney Guillemin

Pleine boule dans le suspense.
Ou presque.
Immergés dans une piscine de ciment frais. 
-Agréable et douce sensation –
Noyés dans un bordel sans nom.
Billards Co(s)miques.
Face à nous, un petit escadron de zombies.
Mûs par la fameuse Dead Boys rule.
Cette phrase bombée, quasi manifeste, 
Emblème de leur team de serial-killers.

« Les Dead Boys sont l’avant-garde d’une nouvelle espèce de libertaires ! 
Notre mort sera le fruit inéluctable de l’existence que nous avons choisi 
de mener, dans un salubre respect commun de l’Histoire et de l’Éternité ! »

Les équipes se mettent en place et celle positionnée de notre côté dessine à la craie les contours de son billard à même le bitume. Avec une méthodologie certaine et un goût évident pour le rite, le chargé de craie mesure un rectangle de 6 mètres par 12 dans le sens de la largeur avec une épaisseur constante de la taille d’un pouce. Un membre de l’équipe adverse vient vérifier l’exactitude des dimensions puis d’un signe de tête nonchalant mais concentré valide, et s’en va retourner auprès des siens.

Le stade est bouillant et le match peut commencer. 

Dans cette ville connue de tous. 
Ville à fantasmes. 
De purs fantasmes. 
Vue et revue, déconstruite à souhait.
On assiste, enfin.
À la fameuse réouverture du billard cosmique.

Si on devait en tracer la carte de ce fameux billard, effectivement certaines parties seraient sujettes à de multiples superpositions chaotiques.
Surexposé dans tous les sens du terme.
Quasi abstrait quasi-motif.
Propice à être dupliqué.
Reproductible à souhait comme ces tampons qu’on aperçoit au loin et qui viennent saturer ces foutus murs.
God Damn.

Dans cette nouvelle partie qui débute, il y a tout juste une scène de crime.
Un décor, une mise en scène en fin de compte.
Mais cette fois on va en entendre parler.
« La réouverture de la fameuse partie de billard cosmique »
En grandes lettres d’or.

Murs de vagues, démences, utopies refoulées.
Le décor est posé. 
Pas de lézards tout le monde crame au soleil.
Alors on réécrit les mêmes histoires, on essaie de voir les choses sous un autre angle et rapidement on s’énerve.
Une sacrée dose de frustration et de violence qu’on transmettra à nos rejetons psychopathes.
Pour finir par se délecter de les voir s’entre-déchirer pour le plaisir du spectacle.

Chaque équipe bondit l’une vers l’autre et les coups fusent telle une vibrante partie de billard cosmique. 
Pains mahousses, taloches, gifles, fessées, tous les coups y passent. 
Penaltys dans la caboche, mandale sournoise, aucun coup n’est prohibé. 

On attendra mais étonnamment pas de pluie dans cette partie.
Pas de rideau gris qui viendrait inciser au cutter le paysage comme les traits d’une impression de mauvaise qualité ou l’image d’un téléviseur qu’on aurait balancé à l’autre bout de la pièce.
Pas de pluie, juste quelques dents à côté d’un pavé dans une partie qu’on avait pourtant voulue sans armes.
Ou peut-être que si.

Maxime Duveau/Arnaud Biais 

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