GÉNÉRATIONS ABSTRAITES : AU COEUR DE LA COULEUR

EN DIRECT / Exposition Générations Abstraites : Au coeur de la Couleur curatée par Arnaud Lebecq qui présente les œuvres de deux artistes thaïlandais : Somyot Hananuntasuk et Kitikong Tilokwattanotai
Jusqu’au 11 juin 2021, Vitrine 65, Paris
par Emilia Ami
On embrasse d’un coup d’œil Générations Abstraites, l’exposition de Somyot Hananuntasuk et Kitikong Tilokwattanotai, peintres abstraits thaïlandais, commissariée par Arnaud Lebecq.
« Les œuvres présentées ne dépeignent rien ; ce sont des objets à part entière » prévient le communiqué de presse.
Dans l’espace d’exposition, ces objets prennent place dans une composition colorée quasi-musicale. Trois utilisations de la couleur, trois tonalités, trois mouvements, pour deux artistes.

Somyot Hananuntasuk, l’un des maîtres de la peinture abstraite thaïlandaise et Kitikong Tilokwattanotai, son ancien disciple exposent ici des œuvres faisant acte d’une recherche de la couleur.
Les deux artistes font état d’une transmission, celle d’une réflexion et d’une pratique de la couleur.
Si on peut lire l’exposition comme un échange vertical, celui entre maître et élève, il s’agit aussi d’un dialogue, d’un échange horizontal, et ce double rapport est exprimé dans une scénographie minimaliste, concise, structurée.

Expressionnisme abstrait, couleur psychique, leurs styles sont toutefois différents.
Tilokwattanotai incorpore un matériau traditionnel de l’art asiatique, la laque, mêlé à l’acrylique. Cette superposition crée un glacis qui permet à la couleur de « vibrer » de chatoyer suivant la lumière. Cet héritage modernisé se voit accordé une place de choix dans l’exposition ; ces œuvres ont une qualité plastique très attirante.

Les monotypes de Tilokwattanotai sont des compositions de couleur, des moments çà et là, pris au vol, comme reconstitués au fil de la mémoire. Une libre danse, fugace.
En face, les travaux de son maître Hananuntasuk semblent exprimer l’intensité d’un seul et unique instant, résonnant.
Des plages de couleur comme un coup de poing sur le clavier d’un piano.
Contrairement à son disciple, il joue d’un matériau plus pur et épais, ce qui confère à ses peintures une dimension plus grave mais aussi plus poignante.
Autant de sonorités visuelles, sitôt vues, sitôt disparues, leur souvenir une estampe sur la rétine…
Emilia Ami


L’exposition Générations Abstraites jusqu’au 11 juin, à la galerie arnaud Lebecq, 65 rue Notre Dame de Nazareth à Paris. Finissage le 10 juin (20h30).