Pedro Ruxa

Pedro Ruxa

Pedro Ruxa, vue d’exposition With silence we speak, 2019
acrylic on canvas, 3/ 50x40cm

PORTRAIT D’ARTISTE / Pedro Ruxa – With Silence We Speak
par Emmanuel Lambion

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Pedro Ruxa est Portugais, il vit à Bruxelles depuis plusieurs années où il s’est formé à L’ atelier Peinture de l’ENSAV La Cambre.

Sa peinture revendique le droit d’être une peinture de l’affect et du sensible, tant dans le traitement pictural comme

dans les thèmes de prédilection qu’il investigue, qui s’enracinent souvent dans un vécu et quotidien personnels.

D’un projet à l’autre, les styles picturaux de la pratique de Ruxa diffèrent, autant qu’il revendique le recours à des

formes de langages multiples pour essayer de toucher et de communiquer le sensible.

C’est que la peinture de Ruxa est aussi une peinture du dialogue et de la transmission, qui loin de l’éviter, cultive l’émotion et la communication de celle-ci.

Formes, couleurs, matières, mais aussi, désormais, lettres, mots et citations textuelles concourent à articuler unlangage polymorphe et composite qui aspire à transmettre une impression, une émotion davantage qu’un sens ou un message restrictif.

Cette fascination pour le langage, dans toutes ses formes, orales et écrites, mais aussi l’intime conscience des limites paradoxales de ce dernier (au plus on essaie de le préciser et de le maîtriser, au plus il nous échappe et se dérobe) sont assurément des éléments qui ont amené Ruxa à se diriger vers le langage pictural.

Cet art voué à la transmission d’émotions a pris ces derniers temps l’objet même de ses préoccupations et enjeux, tant sensibles que théoriques, comme sujet d’étude et motif iconographique.

Ce sont donc des peintures réfléchissant la communication, mais aussi et surtout ses entraves, visualisant le ou, plutôt, les langages (de l’oralité et de l’écriture aux langages du corps et du geste, en passant les expressions, le

silence ou encore les arts plastiques et la peinture en particulier..), comme vecteurs de cette dernière, ainsi que la distance, l’espace-temps salutaires et salvateurs qui servent de toiles de fond à nos tentatives, fructueuses ou non, de communication.

Car, pour Ruxa, ce qui nous entrave et pourrait de prime abord apparaître comme un obstacle à la bonne communication, est sans doute aussi ce qui la sauve et qui, par-là même, nous sauve.

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Si l‘incursion scripturale de Ruxa s’inscrit bien évidemment dans une longue tradition plastique de l’usage ou l’intégration du mot, du verbe dans l’oeuvre, l’usage qu’il en fait est éminemment singulier.

C’est que chez Ruxa, les mots se font peinture, ou formes à la fois plastiques et picturales, vibrantes et rayonnantes, chaleureuses et lumineuses, se détachant de l’obscur silence des fonds noirs. Fugaces aussi, comme si Pedro Ruxa voulait, de façon rétinienne, nous exprimer leur insaisissabilité.

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Dans cette figuration ou abstraction de la communication, représentée de façon littérale ou métaphorique, des dialogues multiples – d’un langage à l’autre, d’un être à l’autre, d’un organe à l’autre, d’une couleur à l’autre, d’une temporalité à l’autre – se tissent et se croisent.

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Extraits du texte paru à l’occasion de l’exposition With Silence We Speak, à V2Vingt février 2019, Bruxelles

Pedro Ruxa, Vue d'exposition With Silence We Speak, V2Vingt Curated by Emmanuel Lambion Brussels, Février 2019
Pedro Ruxa, Vue d’exposition With Silence We Speak,
V2Vingt Curated by Emmanuel Lambion Brussels, Février 2019
The Conversation (detail), 2018 acrylic on canvas, 200x160cm
Pedro Ruxa, The Conversation (detail), 2018 acrylic on canvas, 200x160cm
Pedro Ruxa, With sience we sepak, 2018 acrylic on canvas, 100x120cm
Pedro Ruxa, With sience we sepak, 2018 acrylic on canvas, 100x120cm
Pedro Ruxa, vue d'exposition Pour une peinture sans image, Galerie du Crous Paris, juillet 2019
Pedro Ruxa, vue d’exposition Pour une peinture sans image, Galerie du Crous Paris, juillet 2019
Pedro Ruxa, L'allée qui finit au bas de ces trois marches me paraît encore d'un rose insuffisant pour que tes mollets si mal gainés de soie n'y brillent, 2019 acrylic on canvas, 150x120cm
Pedro Ruxa, L’allée qui finit au bas de ces trois marches me paraît encore d’un rose insuffisant pour que tes mollets si mal gainés de soie n’y brillent, 2019
acrylic on canvas, 150x120cm
Pedro Ruxa, Les yeux sans visage, 2019 acrylic on canvas, 65x81cm
Pedro Ruxa, Les yeux sans visage, 2019 acrylic on canvas, 65x81cm

https://pedroruxa.com/