STEPHANIE MONTES, LA LUEUR DU DESASTRE

STEPHANIE MONTES, LA LUEUR DU DESASTRE

EN DIRECT / Exposition La lueur du désastre – The blaze of disaster de Stephanie Montes
jusqu’au 11 décembre à SMArt / Galerie du Théâtre du Crochetan / Festival Images Vevey / Lugar a Dudas (Cali, Colombie)

par Julia Hountou, commissaire de l’exposition

Au confluent de l’art, du développement durable et de la coopération au développement, le programme SMArt nous interroge par le biais de la photographie sur les défis que nous lance la montagne, aujourd’hui. Il a été créé pour susciter une prise de conscience, par la force de l’image, de la beauté si fragile de notre planète, malmenée par une industrialisation effrénée, bouleversée par l’urbanisation, appauvrie par l’exploitation des ressources… Au cours de sa résidence de trois mois, au Théâtre du Crochetan à Monthey (CH), au printemps 2020 dans le cadre du programme SMArt, la jeune photographe colombienne Stephanie Montes (née en 1991 à Cali) a exploré plusieurs thèmes inspirés par la nature impavide. Son regard singulier s’est posé sur notre environnement, pour mettre en évidence le lien vital qui unit les hommes à la nature.

L’étonnante mélancolie du vide

Si son séjour s’est déroulé durant la période « extraordinaire » de la pandémie de Covid-19, la photographe nous parle plus universellement de cette nature majestueuse et puissante mais bien trop souvent malmenée par la croissance exponentielle de l’ère moderne qui bouleverse nos fragiles écosystèmes. Inquiétants et attirants à la fois, les univers qu’elle a immortalisés captent instantanément notre regard. De ses paysages empreints d’étrangeté, se dégage un sentiment de solitude.

Des albums de famille en écho à notre imaginaire collectif

En parallèle, Stephanie Montes a découvert d’émouvantes photographies de famille d’amateurs et d’anonymes, issues d’archives et d’albums photos valaisans qu’elle a choisies pour leur potentiel émotionnel. A travers ces images porteuses d’une part de rêve, de poésie, d’insolite, de mystère, de joie, de complicité, de lien social, nous mesurons combien photographier implique nécessairement la notion de partage. En conférant une seconde vie à ces clichés, la jeune artiste interroge les représentations de l’intimité et les histoires qu’elles recèlent, plus largement la mémoire des affects. Seules l’union et les valeurs de solidarité priment, nous rappelle de manière implicite la photographe. Telles des émanations de présence, les photographies de famille associées aux étendues désolées participent ainsi d’une subtile « rencontre ». En explorant avec sensibilité la frontière entre présence et absence, Stephanie Montes questionne notre mémoire individuelle et collective.

En écho à l’exposition à la Galerie du Crochetan, ces prises de vues sont déclinées et agrandies sur des supports disposés en plein air dans le cadre du Festival Images Vevey ; le public est invité à circuler au sein de cette installation immersive. 

Julia Hountou, curatrice

©stephaniemontes
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